Yo solo quiero caminar
Écrivain Projets
Quand il rapproche son visage, il me dévore, il dévore mes yeux, ma bouche. Sous ce regard qui me sonde, je veux rester entière, courageuse. Je n’ai peur de rien, et puis c’est trop tard, j’irai donc jusqu’au bout.
C’est une sorte d’hypnose mais je me tiens fière, en face, solide, résistante, je suis prête, prête à tout. Peut-être n’est-il pas habitué à ce qu’on le regarde si directement: étant lui-même une lumière trop vive, je vois comme les autres le contemple à distance, qu’on l’admire ou qu’on le considère comme fou. Moi j’abolis toutes les distances d’un coup, et c’est ça qui l’ébahi je crois.
Il me sourit puis s’immobilise enfin; il devise à voix basse avec son cousin. Son sourire est irrésistible parce qu’il ne cache pas son ravissement. Cependant, je vois qu’il veut calmer cette ardeur à se connaître. Sans me perdre de vue, il semble me dire: « Attends, attends, attends ».
La première cigarette: l’auteure à 7 ou 8 ans en Ardèche.
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