Biographie Dominique Abel

Eléments biographiques

À 11 ans, Dominique Abel a l’occasion de pratiquer le funambulisme à l’école de cirque de la rue Montorgueil à Paris, pratique qu’elle reprendra régulièrement pendant Les Ateliers d’Été à Manosque en Provence.  À 13 ans elle commence l’apprentissage de la danse contemporaine à Aix en Provence. À 14 ans, elle entre au conservatoire de théâtre de Manosque, tout en continuant la danse.
A 15 ans elle entre dans la compagnie théâtrale semi professionnelle « Le Contre-jour » où elle interprète successivement durant trois années « Ondine«  de J. Giraudoux, dans le rôle-titre, « Georges Dandin«  de Molière et « L’école des femmes«  de Marivaux, dans les rôles de jeunes premières dans les 3 cas.

Résidant deux ans à Istanbul à l’âge de dix-sept et dix-huit ans, elle y étudie la danse classique et orientale. Revenue à Paris, elle participe à un stage de formation du « Théâtre du Soleil » puis s’inscrit au « Cours Simon » où elle suit les cours de Laurence Constant durant une année. En parallèle, elle étudie la danse Jazz au studio « Paris Centre ».
Pendant cette période, elle a un premier contact visuel avec le flamenco lors d’un spectacle d’Antonio Gades et découvre un disque de Camarón de la Isla: du jour au lendemain, elle quitte Paris pour entrer, avec les  indications de  Gades, à la célèbre académie de flamenco « Amor de Dios » à Madrid. Pendant 6 années, elle étudie la danse flamenca sous la tutelle des plus grands: El Güito, Manolete, La Tati et commence à participer à des spectacles à Madrid, Bologne (ART ROOM, Italie) et Paris.

En 1992, elle est la danseuse du clip « Loco me tiene esa Gitana » (cette gitane me rend fou) du groupe espagnol de flamenco-fusion Ketama très connu en Espagne.

Elle commence aussi une carrière d’actrice et de modèle.
Mannequin de mode et de publicité pour des magazines tels que « Vogue », « Marie-Claire », « Donna », « Vanity », « The Face », elle travaille à Madrid, Barcelone, Paris, Milan, Munich, Londres, Tokyo, N.Y., Los Angeles.
Il en résulte une étroite collaboration artistique (livres, expositions, films, clips) avec les photographes et/ou réalisateurs Javier Vallhonrat, Paolo Roversi, Enki Bilal, The Douglas Brothers, Franck Horvat, Jean-Loup Sieff, Keiichi Tahara, Klaus Wickrat, Uwe Omer, Aldo Fallai, Fernandino Scianna, Mark Arbeit, Alberto García Alix etc.
Elle est choisie par quatre photographes pour l’exposition mondiale de la SEITA « Gitanes ».

Elle est aussi le modèle exclusif de Javier Vallhonrat pour son exposition photographique « L’Espace Possédé » (des espaces géométriques habités entièrement par ce corps nu), exposée au Musée d’Art Moderne de Paris, au  Moma à New York, à la Hamilton’s Gallery de Londres, à Tokyo etc… Dont est tiré un livre « The Possessed Space » Editions Gina Kehayoff Munich 1992.

Actrice dans les longs métrages espagnols « La Rusa » de Mario Camus, « Barrocco » de Paul Leduc, « El Joven Picasso » (« Le Jeune Picasso ») de Jose Antonio Bardem, dans le rôle principal de Germaine Gargallo, maîtresse de Picasso, dans « l’Ange Déchu » de Roberto Bodegas ; dans les longs métrages français « Un Coeur qui Bat » de François Dupeyron, « Mécaniques Célestes » de Fina Torres, les séries  » Red Shoes Diary  » de Rafi Eisenman, France/Etats-Unis) et  » Riviera  » (TF1)

Elle travaille aussi comme Présentatrice Culturelle (« Les Visages ») pendant 6 mois pour la télévision  LA SEPT (ARTE).

Simone Bergman réalise un portrait d’elle en tant que danseuse et modèle pour un magazine de la Nord Deutscher Rundfunk (télévision allemande).

Elle participe comme danseuse, pendant trois mois, dans un spectacle de Karine Saporta sur Le monde du Cirque.

Elle publie en 1997 son premier livre Caméléone –chroniques intérieures et acerbes de la vie de mannequin– chez Robert Laffont

Parallèlement à son travail de danseuse, actrice et mannequin, Dominique Abel s’initie au travail cinématographique avec l’écriture de deux scénarios de long métrage « Le Bonheur dans le Crime » adapté d’une nouvelle de B. D’Aurevilly et Xalomé Flamenca : elle reçoit l’appui de l’ « European Script Fund » pour la première version du scénario écrite en solitaire dans les deux langues. Les droits du film « Salomé Flamenca » sont alors acquis par la maison de production Idéale Audience pour laquelle elle retravaille ensuite le scénario avec les collaborations successives de Juan Herrera, Santiago Amigorena  et de Jean-François Goyet.

Le livre Caméléone est traduit en espagnol strong>–Camaleona- et publié en Espagne en juin 1999 aux éditions Planeta et connaît un vif succès.

En 1998, elle écrit et réalise le film documentaire «AGUJETAS CANTAOR» (59’) qui obtient le Grand Prix du Festival International de Prague « Golden Prague 1999 », le Grand Prix Vidéo de l’Académie Charles Cros 1999, le Golden Spire du Festival International de Films de San Francisco 2000 (Meilleur Film documentaire) la Mention Spéciale du jury au festival Classique en Image (Paris : Louvres) 2000 et le Prix du Meilleur Film Musical au festival Mediawave en Hongrie, 2000. Directeur de la photographie Jean Yves Escoffier. Produit par Idéale Audience. DVD (3 langues) épuisés.
 
En 1999, elle écrit et réalise un nouveau film documentaire «AUBE À GRENADE»EN NOMBRE DEL PADRE», titre original, 58’) consacré à la transmission de l’art flamenco avec le danseur Manolete et sa fille Judea et le chanteur Jaime  » El Parron  » et sa fille Marina Heredia. Le film obtient entre autres le prix « Certificate of Merit Winer » au Festival International de San Francisco 2001 et le Grand Prix du Scénario au Festival du Film d’Art  (Unesco, Paris). Directeur de la photographie Jean Yves Escoffier. Produit par Idéale Audience. Sorti en VHS jamais réédité en DVD
 
Elle est reçue membre artistique de la Casa de Velázquez pour les années 1999/2000, 2000/2001 en qualité de Cinéaste. Elle y repère et écrit « Polígono Sur ».

e 2001 à 2003 elle préparé puis réalise «POLÍGONO SUR, Séville côté sud», son premier long métrage, un docu-fiction consacré à un quartier marginal de Séville surnommé aussi « El Bronx », où la dureté du contexte social paraît incapable de venir à bout de l’extraordinaire vitalité artistique qui s’y trouve.
Directeur de la photographie Jean Yves Escoffier. Produit par Maestranza Films, Idéale Audience, Canal + France et Canal + Espagne.
Le film est sélectionné au Festival international du Film de Berlin (BERLINALE) dans la section Panorama où il reçoit la Mention Spéciale du Jury et arrive finaliste Prix du Public. Prix du Public au BAFICI (FEST.INT. CINE INDEPENDANT DE BUENOS AIRES), Prix du Public au FESTIVAL DE TRIBECA (New York), Mention Spéciale du Jury (section Zabaltegui/Made in Spain) au FESTIVAL INTERNATIONAL SAN SEBASTIEN, Mention Spéciale du Jury au festival « PAYSAGES DE CINEASTES », (Chatenay Malabry), Sélectionné : FESTIVAL DE CINE HISPANO DE LOS ANGELES, SIDNEY FILM FESTIVAL, FESTIVAL DE VANCOUVER, FESTIVAL DE HUELVA, LONDON FILM FESTIVAL (prix ex-éco du public), SPANISH FILM DAYS de GÖTTINGEN.

Le film est nominé Meilleur Film Documentaire pour les GOYA 2004 (équivalent des CESARS en France). Sortie salles : Espagne, France, USA, Grèce. DVD (3 langues) épuisé

A partir d’un premier scénario original écrit avant «Polígono Sur», en espagnol puis en français (scénario qui a été aussi traduit en anglais dans le but de trouver un financement au Japon), Dominique Abel développe un long-métrage de fiction, entre road-movie et comédie poétique, qui lui tient particulièrement à cœur : «ME GUSTAS COMO MUJER Y COMO PERSONA». L’histoire se déroule en une seule soirée et nuit, commence à Jerez et termine proche du détroit de Gilbratar (Andalousie). Tout commence par un enterrement et termine à 10h00 du matin dans un studio de télévision local pour un enregistrement en direct. Trois musiciens sont sous le charme d’une japonaise qui se dit aficionada et les supplie de l’emmener écouter du flamenco, sans deviner qui ils sont et sans qu’ils ne le lui révèlent jamais. Le film conçu et écrit spécialement pour les grands noms du flamenco Moraíto Chico, Juan Moneo «el Torta» et Diego Carrasco. Ce n’est pas comme musiciens (sauf les 5 dernières minutes du film) sinon comme acteurs/personnages proches de ce qu’ils sont dans la vie, que Dominique Abel a conçu ce projet. Ils sont tous trois dotés d’une présence cinématographique extraordinaire. L’actrice japonaise Miho Kanno complétait le casting.

Déjà attendu par les amateurs des films de l’auteure et annoncé par les médias en Espagne, mais avec un montage financier qui s’étend en longueur, le film n’ira pas au-delà de sa préparation : la mort subite de Moraíto vient l’interrompre, car il était, avec Juan Moneo «el Torta», l’acteur central autour duquel tout s’articulait. D. Abel a cherché ensuite comment remplacer l’irremplaçable, et a finalement réécrit le projet qui était en train de se redessiner lorsqu’advint la mort aussi subite de Juan Moneo « el Torta ».
Lors des interviews qui ont suivies le cycle de ces terribles deuils impliqués dans le projet (Jean-Yves Escoffier en ayant été le premier) Dominique Abel a conclu par la fameuse citation : « Les raisonnables ont durés, les passionnés ont vécu ».

Elle vient de recevoir la proposition de faire, à partir de son scénario original (cf extraits sur ce site) une bande dessinée (en cours d’accord).

Elle écrit à la suite un long-métrage de fiction dont l’argument se déroule entre Espagne et France -70% en espagnol, 30% en français- «PRECIOSA Y EL AIRE», bien que l’action démarre à Séville et continue pour les trois quarts du film en France (à Paris puis en Ardèche). Film conçu pour Carmen Molino et Luis Fernández de los Santos (co-protagoniste dans “Polígono Sur”). Un tiers du film est tourné puis monté (en attente des rushs complets pour un montage définitif). Dû aux problèmes de production en Espagne, le tournage sera interrompu d’abord provisoirement, puis définitivement : le film ne sera jamais mené à bout.

Il s’agissait là aussi d’une sorte de road movie intimiste et poétique : un voyage initiatique formé par couple insolite : un homme gitan et une petite fille, voyage au long duquel ils vont être confrontés à un tas de situations qu’ils vont résoudre de façon complètement inattendue, leur fantaisie et la providence étant leurs meilleurs atouts.
 
Elle poursuit l’écriture d’un roman auquel elle travaille parallèlement à son travail de cinéaste depuis de nombreuses années “CAMINAR”.

De févier à septembre 2014 elle participe à l’installation de Georges Didi Uberman au Palais de Tokyo à Paris : «MNÉMOSYNE 42 », constituée des extraits des films : -Anonyme espagnol : El entierro de Buenaventura Durruti 1936 -Dominique Abel: Aube à Grenade 1999. -Théo Angelopoulos: Le Regard d’Ulysse 1995 -Filippo Bonini Baraldi : Plan séquence d’une mort criée 2004. -Alexandre Dovjenko : Arsenal 1929 et La Terre 1930 -Sergueï M. Eisentein : Le Cuirassé Potemkine 1925 -Jean-Luc Godard : Vivre sa vie 1962 -Mohsen Makhmalbaf : Once Upon a Time, Cinema 1992 -Pier Paolo Pasolini: Medea  1969, La Rabbia 1963, Il Vangelo secondo Matteo 1964 -Sergueï Paradjanov : Les Chevaux de feu 1965, La Légende de la forteresse de Souram 1984  -Artavazd Pelechian : Nous 1969 -V. Poudovkine : La Mère 1926 -Glauber Rocha : Terra em transe 1967 -Jean Rouch : Cimetières dans la falaise 1951 -Bas Jan Ader: I Am too Sad to Tell You 1971. -Robin Anderson & Bob Connolly: Black Harvest 1992 -Zhao Liang : Pétition, la cour des plaignants 1996-2009.

Aube à Grenade fait partie des 5 films sélectionnés parmi ces films, pour être projetés dans leur intégralité au Palais de Tokyo le 9 mai. L’installation se poursuit jusqu’au 7 septembre 2014.

De mars à juin 2014 a lieu à Paris l’exposition photographique intitulée «Dominique Abel, le modèle et ses photographes » à la Galerie PHOTO VIVIENNE : plus de 80 tirages argentiques de l’époque où D. Abel était modèle, sont exposés. Parmi les auteurs se trouve, en autres Javier Valhonrat, Mark Arbeit, Tony Campobello, Alberto Garcia Alix, Jean-Louis Sieff, Keiichi Tahara, Paolo Roversi, Frank Horvat, The Douglas Brothers, Joseph Hunwick, Jean-François Jonvelle, Sarah Moon, Ben Oyne, Uve Hoomer, Knut Bry, Yohji Yamamoto. Par le public très varié qu’elle suscite, l’exposition est prolongée jusqu’au 31 mai 2014
 
L’écriture de son second livre, des chroniques entre réel et imagination “PROSE BITUME” est achevée (actuellement en cours d’accords pour édition).

Elle est en train de réaliser un projet de long métrage à partir d’un nouveau scénario original qu’elle a écrit dans les deux langues (espagnol et français) : dont le titre provisoire est « SOL y SOMBRA» en reprenant la partie tournée de « PRECIOSA Y EL AIRE » où elle y acquiert un rôle d’archive. L’histoire du film se divise dans les deux langues, en deux parties et deux lieux: Montpellier et Séville. Il s’agit d’une nouvelle fiction où l’auteure reprend les 2 mêmes acteurs 9 ans plus tard, dans des situations très différentes.
 
Parrallèment et grâce à la cession courtoise des droits de la part de la société de production « Idéale Audience », Dominique Abel a pu récupérer une archive inédite dirigée par elle et filmé par Jean-Yves Escoffier du guitariste Moraíto chico. Elle désirait depuis de nombreuses années la récupérer, plus encore depuis la mort du guitariste, compte tenu du fait que “Me gustas como mujer y como persona” n’a pu être mené à bien.
 
Au-delà de l’émotion qu’a supposé la redécouverte de ces rushes où ressuscitent, par leur voix, deux êtres chers morts aussi subitement l’un que l’autre -Moraíto et Jean-Yves Escoffier- la valeur unique et la beauté de ces images allant au-delà de ce qu’elle espérait, elle a imaginé un projet «ALLEGRO MORAÍTO».
Le film repose, outre l’archive inédite, sur un duo d’artistes très proches du grand guitariste depuis leurs naissances respectives dans une même grande maison a large patio, à la façon arabe. Il s’agit de Chicharito et d’El Bo. Ils ont grandi conjointement là, dans le quartier de Santiago qui est le berceau du flamenco de Jerez, avant de faire carrière ensemble plus tard, faisant partie du groupe du guitariste.
C’est un film quasiment en temps réel où tous les deux voyagent dans la mémoire. Ils partent loin en elle pour retrouver leur Moraíto tant aimé. Avec leurs dons innés de mimes, d’acteurs et d’imitation, ils ne font pas que l’évoquer sinon qu’ils nous le font revivre, passant de la peine au rire constamment, pleins de grâce, de drôlerie et de poésie. Puis ils découvrent en direct et en même temps que le spectateur, l’archive inédite dont un des deux fait partie.
 
Le film a été tourné en deux nuits, en juillet 2020.

Dominique Abel